Objectif 7. D’ici 2020, les paysages exploités agricoles fournissent un ​​ niveau stable ou amélioré de biodiversité et de capacité d’habitat.

À propos de l’objectif

L’agriculture interagit tant positivement que négativement avec la biodiversité et avec la capacité du paysage à accueillir des habitats. La conversion des espaces naturels en terres agricoles entraîne une diminution de la capacité d’habitat faunique, notamment par le drainage des milieux humides, la mise en culture des terres naturelles, la perte de prairies, le surpâturage et la fragmentation ou la perte du couvert forestier. Cependant, les paysages agricoles comprennent également des zones boisées, des milieux humides, des berges, des pâturages naturels et d’autres milieux qui constituent des habitats importants pour la faune. En outre, des pratiques de gestion telles que le travail de conservation du sol, la plantation de brise-vent, le pâturage responsable et les zones tampons des cours d’eau peuvent aider les terres à produire de la nourriture, du carburant et des fibres tout en maintenant la capacité de l’habitat et en préservant la biodiversité.

Les efforts visant à maintenir et à améliorer la biodiversité sur les terres agricoles permettent de préserver les systèmes naturels et l’habitat des espèces sauvages tout en soutenant la production agricole. La biodiversité fournit des services écosystémiques, tels que le cycle des éléments nutritifs, la formation des sols, la purification de l’eau et la pollinisation, qui sont essentiels à l’agriculture et améliorent sa capacité à se rétablir et à s’adapter aux facteurs de stress environnementaux tels que la sécheresse.

L’objectif 7 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :

  • Aichi Objectif 5 - D’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats sont sensiblement réduites.

  • Aichi Objectif 7 - D’ici à 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture sont gérées d’une manière durable, afin d’assurer la conservation de la diversité biologique.

Évaluation finale de 2020

De 2011 à 2017, la capacité d’habitat faunique des terres agricoles a peu changé. Là où la capacité d’habitat faunique a changé, la superficie où elle a augmenté est légèrement plus grande (3,4 % des terres agricoles) que la superficie où elle a diminué (3,1 % de la superficie). La capacité d’habitat faunique dans l’ouest des Prairies a augmenté dans les régions où les cultures sont passées des céréales aux pâturages et au foin, ce qui permet de soutenir l’alimentation et la reproduction de plus d’espèces sauvages. Des déclins ont eu lieu dans les prairies de l’Est, où l’on a observé un passage des pâturages et des prairies de fauche aux cultures annuelles. Dans l’est du Canada, les déclins se sont principalement produits le long des basses terres du Saint-Laurent, où les champs agricoles se sont étendus et où la couverture naturelle et semi‑naturelle a disparu. Une mise à jour de la capacité de l’habitat faunique jusqu’en 2020 n’est pas encore disponible.

L’agriculture durable qui soutient la biodiversité est encouragée dans le cadre des programmes fédéraux-provinciaux-territoriaux de plans agroenvironnementaux à frais partagés, mis en œuvre par les provinces et le Yukon. Le plan environnemental de la ferme est un outil volontaire conçu pour aider les agriculteurs à évaluer les risques environnementaux à la ferme, y compris les risques pour la biodiversité, et à élaborer un plan d’action détaillant les pratiques de gestion bénéfiques (PGB) nécessaires pour atténuer ces risques et favoriser une amélioration continue. Les possibilités de gérer, de conserver et de restaurer les habitats fauniques sur les terres agricoles, ainsi que d’autres PGB qui favorisent la biodiversité, sont incluses dans le programme. En 2017, 40 % des exploitations agricoles au Canada avaient un plan agroenvironnemental, tandis que 7 % étaient en train d’en élaborer un[i]. Sur la base de ces renseignements disponibles, l’objectif est partiellement atteint.

[i] Statistique Canada. Tableau 32-10-0205-01  Fermes ayant un plan agroenvironnemental formel, 2019.

Mesures de contribution

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont engagés à redoubler d’efforts pour conserver la biodiversité du Canada, comme l’indique l’approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. L’approche pancanadienne inclut l’agriculture comme secteur prioritaire. Une partie du travail comprend l’élaboration d’un plan d’action pour la conservation du secteur agricole pour la biodiversité et les espèces en péril.

Le Partenariat relatif aux espèces en péril présentes sur les terres agricoles est une initiative visant à travailler avec les agriculteurs pour soutenir la gestion et le rétablissement des espèces en péril sur les terres agricoles. Les provinces et les territoires continuent de créer des projets avec le soutien de ce programme.

Un projet issu de ce programme a été la mise au point d’un outil d’évaluation de l’habitat et de la biodiversité en Alberta, pour aider les agriculteurs à améliorer et à maintenir les habitats des espèces en péril par le biais du processus de plan agroenvironnemental de la ferme. L’objectif est que les producteurs de l’Alberta sachent quelles sont les espèces en péril potentielles qu’ils peuvent avoir sur leurs terres et comment apporter des changements simples qui les préserveront ainsi que leurs habitats. D’autres provinces travaillent à l’adaptation de l’outil en vue de son utilisation dans d’autres régions. Le Partenariat canadien pour l’agriculture comprend jusqu’à 438 millions de dollars en programmes à coûts partagés entre les gouvernements fédéral et provinciaux/territoriaux qui sont conçus pour sensibiliser les producteurs aux risques environnementaux, notamment par l’élaboration de plans environnementaux de la ferme, et pour accélérer l’adoption de technologies à la ferme afin de réduire ces risques, notamment pour restaurer et améliorer l’habitat faunique sur les terres agricoles.

Le programme Solutions agricoles pour le climat (SAC) soutient l’adoption de pratiques agricoles, telles que les brise-vent ou les cultures de couverture, qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre et permettent le stockage du carbone sur les terres agricoles. Ces pratiques peuvent également être bénéfiques pour la biodiversité. Le programme SAC relève du Fonds pour des solutions climatiques naturelles, doté d’un financement de plus de 4 milliards de dollars. 

Bee Friendly Farming (BFF) est un programme de certification du Pollinator Partnership qui travaille avec les agriculteurs pour les aider à protéger, à préserver et à promouvoir la santé des pollinisateurs. La BFF fournit des directives aux agriculteurs pour favoriser la santé des pollinisateurs sur leurs terres. Le programme est supervisé par un groupe de travail composé d’experts de la North American Pollinator Protection Campaign (NAPPC), dont des scientifiques et des agriculteurs. Il s’efforce de fixer des normes pour l’agriculture durable sur des concepts importants comme la plantation de ressources alimentaires pour les pollinisateurs, la fourniture d’un habitat de nidification et l’incorporation d’une stratégie de lutte intégrée. BFF contribue à assurer l’avenir des pollinisateurs et de l’agriculture durable en se développant en Amérique du Nord et dans le monde entier.