En 2021, Environnement et Changement climatique Canada a mandaté le Centre des espèces envahissantes à mener une enquête en ligne afin d’estimer les dépenses annuelles relatives à la gestion des espèces exotiques envahissantes encourues par les municipalités. L’enquête a été menée avec le soutien du Comité national sur les espèces exotiques envahissantes, un comité fédéral-provincial-territorial qui s'efforce à accroître la coordination des politiques et le partage de l'information en ce qui concerne la prévention, la détection et la gestion des espèces exotiques envahissantes.
Le sondage n’incluait pas les dépenses encourues par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, pas plus qu’il n’incluait celles encourues par les parcs, les communautés autochtones ou les offices de protection de la nature.
En Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta, l’enquête a été envoyée à toutes les municipalités comptant une population d’au moins 10 000 habitants. Au Québec et en Nouvelle-Écosse, l’enquête a été envoyée aux municipalités dont la population est d’au moins 5 000 habitants. Ce seuil de population a été réduit à 1 000 au Manitoba et à 500 en Saskatchewan. Pour les autres provinces et territoires, l’enquête a été distribuée à autant de municipalités qu’il a été possible de joindre.
Au total, 231 réponses ont été reçues, ce qui représente 6,5 % des 3 530 municipalités du Canada. Un peu plus des trois quarts (77,5%) de ces municipalités ont indiqué qu’elles avaient consacrés des dépenses relatives aux espèces exotiques envahissantes, dont 61,6% engagées pour des activités de contrôle et de gestion. De plus, 60,6% des municipalités qui ont répondues ont indiqué que les fonds n’étaient pas suffisants pour soutenir pleinement les efforts de gestion. En outre, la plupart des municipalités ont indiqué que les coûts de gestion des espèces envahissantes augmenteraient à l'avenir, avec environ un tiers des répondants estimant que ces coûts augmenteraient de 25 à 50 % d'ici 2025.
Les dépenses encourues en 2020 déclarées par les municipalités ayant répondu à l’enquête ont été extrapolées pour estimer les dépenses annuelles totales consacrées aux espèces exotiques envahissantes par les municipalités de l’ensemble du Canada. Selon cette extrapolation, il est estimé que les dépenses annuelles totales des municipalités consacrées aux activités relatives aux espèces exotiques envahissantes s’élèveraient à 247,9 millions de dollars, ce qui se traduit par une dépense annuelle de 7,05 $ par habitant.
L'enquête comprenait également des renseignements sur les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour les municipalités, avec une ventilation par province ou territoire.
Les espèces exotiques envahissantes préoccupantes qui ont été identifiées comme prioritaire par les municipalités incluent la renouée du Japon, de la berce du Caucase, de l'agrile du frêne, de l'euphorbe ésule et du myriophylle en épi (phragmites). À l'échelle nationale, les moules zébrées et quagga étaient les espèces envahissantes émergentes les plus fréquemment signalées par les municipalités répondantes. Aux fins de l'enquête, une nouvelle espèce préoccupante est une espèce qui n'est pas actuellement présente dans la municipalité mais qui pourrait devoir être traitée dans un avenir proche.