Objectif 1. D’ici 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 % des zones côtières et marines sont conservées par l’entremise de réseaux d'aires protégées, et d’autres mesures efficaces de conservation dans des superficies clairement définies.
Indicateurs :
À propos de l’objectif
Les espaces naturels du Canada sont une composante vitale de la culture, du patrimoine, de l’économie et de l’avenir du pays. En outre, ils ont aussi une grande importance à l’échelle mondiale. Les forêts, les milieux humides, les prairies, la toundra et les océans offrent des services écosystémiques essentiels qui soutiennent la vie et le bien-être des humains de nombreuses façons, notamment en maintenant d’importants liens culturels et spirituels avec la nature. Le Canada possède environ 30 % de la forêt boréale mondiale, 20 % des ressources en eau douce de la planète, la ligne de côte la plus longue du monde et un des territoires marins les plus vastes du monde. Les aires naturelles du Canada comptent l’habitat essentiel des espèces en péril, tant sur terre qu’en mer, des milliers de lacs et de rivières offrant eau potable et énergie, et des forêts et des terres humides qui emmagasinent les gaz à effet de serre, produisent de l’oxygène et régularisent les inondations.
La protection des aires naturelles contre la dégradation est l’un des principaux moyens de conserver la biodiversité et est essentielle au maintien des services écosystémiques offerts par ces aires. Les zones protégées et autres zones conservées du Canada constituent un héritage vivant pour les générations futures de Canadiens, offrant aux gens la possibilité de découvrir et d’apprendre à connaître la nature. Le Canada a réalisé d’importants progrès en créant des parcs nationaux, provinciaux et municipaux ainsi que de nombreux autres types d’aires de conservation qui appuient le rôle de conservation de la nature joué par les aires protégées.
Alors que les pressions qui menacent de dégrader les zones naturelles ne cessent d’augmenter, des efforts encore plus importants sont nécessaires pour conserver nos terres et nos eaux par divers moyens. Tous les secteurs de la société, y compris les entreprises, le secteur sans but lucratif, les propriétaires fonciers et les citoyens ont un rôle important à jouer dans le cadre de la conservation des aires naturelles dans leur communauté et sur les terres privées. Il faut continuer d’axer les efforts déployés dans des aires qui sont représentatives sur le plan écologique et importantes pour la biodiversité et les services écosystémiques. Il faut aussi s’assurer que ces aires sont bien reliées et qu’elles sont gérées efficacement. En outre, il faut intégrer ces aires aux paysages terrestres et marins plus étendus dans lesquels elles sont situées.
L’objectif 1 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :
Aichi Objectif 11 - D'ici à 2020, au moins 17% des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10% des zones marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement et d’autres mesures de conservation effectives par zone, et intégrées dans l’ensemble du paysage terrestre et marin.
Évaluation finale de 2020
À la fin de 2020, 13,9 % des zones côtières et marines du Canada étaient reconnues comme conservées par le biais d’un réseau d’aires marines protégées et d’AMCEZ, et 13,0 % des zones terrestres et des eaux intérieures étaient reconnues comme conservées par le biais des aires protégées et des AMCEZ, dont 12,2 % sous forme d’aires protégées.
Le Canada a atteint et dépassé son objectif de conserver 10 % des zones côtières et marines d’ici 2020. Fort de ce succès, le Canada doit maintenant se tourner vers un nouvel objectif de conservation de 25 % d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030, et continuer de prendre des mesures pour que les Canadiens bénéficient à long terme d’écosystèmes côtiers et marins sains.
Le Canada a en parti atteint son objectif de conserver au moins 17 % des zones terrestres et des eaux intérieures d’ici 2020, réalisant des progrès importants pour jeter les bases pour une protection future avec 12,2 % d’aires protégées. Des définitions pancanadiennes pour la reconnaissance et la production de rapports sur les aires protégées et les AMCEZ ainsi que des orientations relatives aux APCA ont été établies dans le cadre de Unis avec la nature : Une approche renouvelée de la conservation des terres et de l’eau douce au Canada. Les réalisations collectives, les leçons apprises et une nouvelle série d'actions proposées pour la conservation par zone sont mises en évidence dans La voie à suivre : Retour sur l’approche renouvelée de la conseravtion des teres et des eaux douces au Canada de 2016 à 2020. Davantage de priorités, d'efforts et d'outils collectifs pour soutenir la conservation des zones terrestres et des eaux intérieures pour que le Canada soit sur la bonne voie pour atteindre son nouvel objectif de conserver 25 % des zones terrestres et des eaux intérieures d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030. Afin d’effectuer un changement de paradigme dans la façon dont les Canadiens protègent et valorisent la nature, ce travail devra impliquer tous les ordres de gouvernement, les communautés et organisations autochtones, les partenaires de la conservation tels que les fiducies foncières, et le grand public.
Intégrité écologique des parcs nationaux : Les écosystèmes des parcs sont intègres lorsque leurs composantes indigènes, comme les espèces indigènes et les communautés biologiques, les paysages naturels et leurs fonctions, sont intactes et semblent vouloir perdurer. Les composantes représentatives des principaux écosystèmes des parcs nationaux, comme les forêts, les eaux douces et les milieux humides, sont surveillées pour déterminer leur état et tendance. En 2020, l’intégrité écologique de 82 % des écosystèmes des parcs nationaux avait été maintenue ou améliorée.
Les parcs nationaux sont étroitement liés à leurs écosystèmes environnants et ils sont affectés par plusieurs facteurs similaires de stress sur l’environnement. Certains des facteurs de stress qui influencent les écosystèmes des parcs nationaux du Canada incluent :
la perte et la dégradation d’habitat;
la réduction de la connectivité des paysages (p. ex., construction de routes et de sentiers);
l’impact des changements climatiques (p. ex., l’augmentation des températures) et les changements écologiques influencés par le climat et les effets cumulatifs liés au climat (par exemple, les maladies et les perturbations naturelles);la perte d’espèces clés (p. ex., les loups ou les bisons);
la pollution et les contaminants; et
les espèces envahissantes.
Mesures de contribution
Parmi les récents travaux importants visant à établir des aires terrestres protégées et conservées, mentionnons ce qui suit :
En 2019, la Réserve de parc national Thaidene Nëné, gérée en collaboration par Parcs Canada et les gouvernements autochtones : Première Nation des Dénés de Łutsël K’é, la Nation Métis des Territoires du Nord-Ouest, Première Nation Deninu K’ųę et Première Nation des Dénés Yellowknives, ainsi que l’aire de conservation de la faune Thaidene Nëné et l’aire de protection territoriale Thaidene Nëné, ont été désignées comme une aire de protection et de conservation autochtone par la Première Nation des Dénés de Łutsël K’é, ajoutant ainsi 26 000 km2 d’aire protégée dans les Territoires du Nord-Ouest;
En 2019, le parc provincial sauvage Kitaskino Nuwenëné a ajouté 1 600 km2 d’aire protégée en Alberta et s’est étendu davantage à plus de 3 000 km2;
En 2020, le parc provincial de la rivière St. Marys a ajouté des parcelles totalisant 32 km2 en Nouvelle-Écosse.
D’autres efforts sont consacrés à la conservation des zones côtières et marines. Parmi les initiatives récentes, citons :
En 2019, des modifications ont été apportées à la Loi sur les océans, ce qui a permis au ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne de désigner des aires marines protégées (AMP) par le biais d’un arrêté ministériel, offrant ainsi une protection aux zones vulnérables pendant que des recherches scientifiques et des consultations supplémentaires ont lieu. La Loi a également été modernisée pour s’harmoniser avec d’autres lois environnementales en ce qui concerne les amendes, les peines et les dispositions d’exécution;
En 2019, Pêches et Océans Canada a créé l’aire marine protégée (AMP) de Tuvaijuittuq. Pêches et Océans Canada et Parcs Canada avaient désigné la zone comme un habitat d’importance critique pour les communautés arctiques sous la glace et associées à la glace. L’arrêté ministériel assure une protection provisoire d’un maximum de cinq ans pendant que le gouvernement du Canada, la Qikiqtani Inuit Association et le gouvernement du Nunavut travaillent avec les partenaires du Nord et inuits pour explorer la faisabilité de mesures de protection à long terme pour la zone. Cette AMP contribue à hauteur de 5,55 % à la réalisation des objectifs de conservation marine du Canada et couvre une superficie de 319 411 km2;
En 2019, le Canada a adopté de nouvelles normes de protection pour les AMP et les AMCEZ fédérales afin de mieux conserver les parties sensibles et importantes de nos océans. La même année, l’AMP du chenal Laurentien a été la première AMP à être établie selon les nouvelles normes de protection du Canada;
En juillet 2020, le Canada a rejoint l’Alliance mondiale pour les océans, qui prône la protection d’au moins 30 % des océans du monde par la création d’AMP et d’AMCEZ d’ici 2030.