Objectif 17. D’ici 2020, des mesures de capital naturel liées à la biodiversité et aux services écosystémiques sont développées à l’échelle nationale, et des progrès sont accomplis relativement à leur intégration au système statistique national du Canada.
Indicateurs :
Nombre de types d'écosystème individuels pour lesquels Statistique Canada a publié des tableaux de données nationaux
Nombre et étendue de types d'écosystème individuels pour lesquels Statistique Canada a publié des couches cartographiques nationales
Nombre de services écosystémiques pour lesquels il existe des données nationales
À propos de l’objectif
Les termes « capital naturel » et « services écosystémiques » sont utilisés pour caractériser la manière dont l’environnement naturel soutient le bien-être des humains. Le capital naturel désigne les structures écosystémiques comme des « stocks » de ressources qui fournissent des flux de biens et de services dont les sociétés humaines dépendent, y compris les « services écosystémiques » comme l’atténuation des inondations et la purification de l’eau, entre autres.
Bien que les biens de capital naturel et les services écosystémiques qui en découlent soient essentiels à la santé et au bien-être humains, ils n’ont pas toujours été pris en compte dans les systèmes statistiques nationaux. Cela peut aider à intégrer l’état, la santé et l’intégrité des écosystèmes et de la biodiversité comme éléments clés de la mesure du bien-être et du progrès social, ce qui permettra ensuite de prévenir et d’inverser la perte et la dégradation de la biodiversité afin que les écosystèmes puissent continuer de soutenir la société grâce aux biens et services qu’ils fournissent, tels que les aliments, l’eau potable, la purification de l’air et la régulation du climat.
L’objectif 17 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :
Aichi Objectif 2 - D’ici à 2020 au plus tard, les valeurs de la diversité biologique ont été intégrées dans les stratégies et les processus de planification nationaux et locaux de développement et de réduction de la pauvreté, et incorporés dans les comptes nationaux, selon que de besoin, et dans les systèmes de notification.
Évaluation finale de 2020
Depuis 2017, Statistique Canada a continué de rassembler des données provenant de nombreuses sources dans le but d’organiser les données disponibles selon le nouveau cadre statistique intégré et complet pour la comptabilité des écosystèmes décrit dans le Système de comptabilité économique et environnementale – Comptabilité des écosystèmes[i] qui a été adopté par la Commission de statistique des Nations Unies.
Des améliorations ont été apportées au cours de la période, notamment en ce qui concerne la couverture des types d’écosystèmes et des services. Une image complète de l’étendue et de l’état des écosystèmes ainsi que de la prestation et de l’utilisation de certains services écosystémiques a été publiée[ii]. Toutefois, il est reconnu que les données sont souvent incohérentes ou non disponibles dans le temps et l’espace, qu’il existe de nombreuses lacunes et que les méthodes et les estimations pourraient changer à l’avenir.
L’objectif a été atteint – des mesures ont été élaborées à l’échelle nationale et des progrès ont été réalisés pour les intégrer au système statistique national du Canada. Cependant, il reste beaucoup à faire. Le travail se poursuit pour développer et améliorer la modélisation, les méthodes d’estimation, la cohérence et la disponibilité des données dans le temps et l’espace. Par exemple, l’élaboration de comptes de services écosystémiques, qui compilent des renseignements sur les services fournis par les écosystèmes et leur utilisation par les personnes, est préliminaire et les méthodes sont encore en cours d’élaboration.
[i] Nations Unies. System of Environmental-Economic Accounting — Ecosystem Accounting, 2022. https://seea.un.org/ecosystem-accounting (consulté le 11 février 2022).
[ii] Statistique Canada. L’activité humaine et l’environnement 2021 : Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada, 2022. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/16-201-x/16-201-x2021001-fra.htm
Mesures de contribution
Le Canada participe activement à la révision du Système de comptabilité économique et environnemental – Comptabilité des écosystèmes de l’ONU et participe aux travaux de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. Des fonctionnaires canadiens ont donné de la formation en comptabilité environnementale nationale à d’autres pays comme la Chine, la Malaisie et le Chili.
L’Ecosystem Services Partnership est un réseau international regroupant des scientifiques, des décideurs et des praticiens qui mettent leurs connaissances en commun et collaborent avec d’autres professionnels travaillant sur la science, la politique et la pratique des services écosystémiques. Le travail du réseau comprend des ateliers, des conférences, des articles de journaux, des notes d’orientation et des études de cas. L’un des groupes de travail se concentre sur l’analyse des relations entre la biodiversité et d’autres propriétés des écosystèmes avec le fonctionnement des écosystèmes afin de mieux comprendre et prévoir la capacité des écosystèmes à fournir des services écosystémiques. Lors de la 10e conférence mondiale de l’Ecosystem Services Partnership de 2019, une séance a été consacrée à la quantification de la relation entre la biodiversité et les services écosystémiques.
Le Swiss Re Institute a récemment lancé un Biodiversity and Ecosystem Services Index. Il reconnaît l’importance des habitats naturels, comprend leur valeur et inclut la biodiversité et les services écosystémiques dans les évaluations des risques et la prise de décision. L’indice BES regroupe des données provenant de dix catégories différentes, dont l’intégrité des habitats, la qualité de l’air local et la régulation du climat, le contrôle de l’érosion et la protection des côtes.
Swiss Re considère que les sites présentant des valeurs élevées de l’indice BES sont des écosystèmes « intacts » et ont une capacité élevée à fournir des services écosystémiques. En revanche, les lieux présentant des valeurs d’indice BES faibles sont ceux où la capacité à fournir des services a été compromise en raison de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes. Bien que le Canada ait une valeur d’indice BES très élevée dans l’ensemble, certaines régions du pays obtiennent des résultats très faibles.
L’indice BES peut contribuer à orienter les décisions concernant les actifs naturels et la résilience face aux impacts des changements climatiques en évaluant l’état de la biodiversité et des services écosystémiques et peut également éclairer les efforts de restauration et de préservation des écosystèmes.