Objectif 6. D’ici 2020, des progrès continus sont réalisés en matière de gestion durable des forêts du Canada.
Indicateurs :
Indicateurs pertinents tirés de l’ensemble existant d’indicateurs figurant dans le cadre des critères et indicateurs du Conseil canadien des ministres des forêts
À propos de l’objectif
Les écosystèmes forestiers résilients sont essentiels à la biodiversité au Canada, ainsi qu’à la santé et au bien-être de ses communautés. En tant que gardien de 9 % des forêts du monde, y compris d’une grande partie de la forêt boréale mondiale, le Canada a un rôle majeur à jouer pour veiller à ce que nos forêts demeurent saines et soient gérées de façon durable. Environ deux tiers des Canadiens – et plus de 1,1 million d’Autochtones – vivent dans des régions boisées ou à proximité. L’industrie forestière canadienne comptait 184 510 emplois directs en 2020 et est l’un des plus importants employeurs d’Autochtones au pays. Les forêts gérées de façon durable soutiennent ces communautés tout en répondant aux attentes des consommateurs nationaux et internationaux en matière de produits issus de sources durables.
Les forêts du Canada fournissent un habitat à de nombreuses espèces, ainsi que des services écosystémiques clés, notamment la filtration de l’air et de l’eau et la séquestration du carbone. Les forêts jouent un rôle essentiel dans l’atténuation des impacts des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci.
Le Canada jouit de grandes étendues de terres forestières et d’autres régions sauvages, mais les Canadiens ne peuvent pas les tenir pour acquises. Les changements climatiques accroissent le risque de perturbations naturelles des forêts, telles que les incendies et les parasites. En continuant de mettre en œuvre les pratiques d’aménagement durable des forêts du Canada, on maintient des écosystèmes forestiers résilients qui soutiennent des communautés dynamiques, des collaborations plus solides avec les peuples autochtones, la biodiversité et une économie verte.
La protection et l’utilisation durable des forêts sont nécessaires pour garantir qu’elles offrent des avantages à long terme, comme le soutien à des communautés dynamiques, des collaborations plus fortes avec les peuples autochtones et une économie verte.
L’objectif 6 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :
Aichi Objectif 4 - D’ici à 2020 au plus tard, les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes, à tous les niveaux, ont pris des mesures, ou mis en œuvre des plans, pour assurer la production et la consommation durables et maintenu l’utilisation des ressources naturelles dans des limites écologiques sûres.
Aichi Objectif 5 - D’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats sont sensiblement réduites.
Aichi Objectif 7 - D’ici à 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture sont gérées d’une manière durable, afin d’assurer la conservation de la diversité biologique.
Évaluation finale de 2020
En 2020, la superficie forestière faisant l’objet de plans de gestion à long terme avait augmenté de 13 % depuis 2010, tandis que la superficie forestière située dans des aires protégées légalement établies était légèrement inférieure à 30 millions d’hectares, soit une augmentation d’environ 5 %. On estime que la biomasse forestière a un peu diminué depuis 2010, puisqu’on note une baisse globale d’environ 5 % depuis 1990. En 2019, la quantité de bois d’œuvre récoltée représentait 64 % de l’approvisionnement durable en bois.
L’objectif a été atteint puisque des progrès continus ont été réalisés en matière d’utilisation durable des forêts au Canada. D’autre part, des améliorations sont encore possibles et on constate des lacunes importantes en matière d’information. Il manque toujours une véritable mesure de la biodiversité des forêts qui tienne compte des changements dans la qualité des habitats et l’intégrité des écosystèmes. Le déclin de la biomasse forestière, principalement dû aux pertes causées par des incendies et des infestations parasitaires, est une indication possible des problèmes actuels et futurs de maintien ou d’amélioration de la biodiversité dans les forêts canadiennes.
Mesures de contribution
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont engagés à redoubler d’efforts pour conserver la biodiversité du Canada, comme l’indique l’approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada. Un secteur clé mis en évidence dans le cadre de l’approche pancanadienne est la foresterie. De même, les forêts mises en jachère ont été identifiées comme ayant un potentiel en tant que zones pouvant actuellement répondre à la définition pancanadienne d'une aire protégée ou d'une AMCEZ, ou ayant le potentiel de le faire.
En 2019, le Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada a publié cinq programmes nationaux de recherche pour orienter les activités de science, de recherche et de mobilisation dans le domaine des forêts au cours des dix prochaines années. Parmi ceux-ci, « Améliorer les pratiques de gestion durable des forêts au Canada » présente l’engagement du Canada à s’assurer que ses forêts maintiennent leurs valeurs environnementales, sociales, culturelles et économiques maintenant et dans le futur.
La Communauté de pratique fédérale sur les sciences et les politiques relatives à la forêt urbaine, créée conjointement par Santé Canada et le Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada, a pour but d’aider à déterminer les besoins en matière de recherche sur la forêt urbaine et de favoriser la collaboration entre les scientifiques et les décideurs des ministères et organismes fédéraux qui travaillent sur les questions de forêt urbaine.
Le Programme national de verdissement d’Arbres Canada cible les zones où il est nécessaire de procéder à un reboisement ou à un boisement en raison de l’activité humaine ou d’autres causes. Le travail contribue à la restauration des forêts et de l’habitat de la faune sauvage.
Arbres Canada a publié une troisième itération de la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine (de 2019 à 2024). Le Réseau canadien de la forêt urbaine, ainsi que des représentants municipaux, provinciaux et fédéraux, ont fourni une orientation. La vision est d’avoir des forêts urbaines durables, biodiversifiées et saines qui protègent et améliorent le bien-être et la prospérité des communautés canadiennes.
Un certain nombre de grandes aires protégées et de conservation autochtones (APCA) ont été établies dans la forêt boréale. Par exemple, en 2018, Edéhzhíe a été créé et couvre 14 218 km2 dans la région Dehcho des Territoires du Nord-Ouest, qui contient contenant un habitat important pour les oiseaux migrateurs et les espèces en péril.
Le projet EMEND (Ecosystem Management Emulating Natural Disturbance) est un projet de recherche expérimentale à grande échelle et à long terme en écologie forestière, lancé en 1998 pour déterminer comment les pratiques réalisables de récolte et de régénération des forêts peuvent le mieux maintenir les communautés biotiques, les modèles spatiaux de la structure forestière et l’intégrité fonctionnelle de l’écosystème par rapport aux paysages de forêts mixtes issus de feux de forêt et d’autres perturbations naturelles inhérentes. Le projet est en cours et s’étendra sur environ 80 à 100 ans (une rotation du peuplement forestier).
Le projet est centré sur l’Université de l’Alberta et est le fruit d’une collaboration entre de nombreux organismes de recherche, les gouvernements provincial et fédéral et les entreprises forestières ayant leurs activités dans le nord-ouest de l’Alberta.
EMEND adopte une vision holistique de la gestion de la forêt boréale en examinant des sujets tels que : la dynamique des peuplements, la végétation de sous‑bois, la diversité des arthropodes, les pratiques sylvicoles, la gestion des débris ligneux grossiers, les propriétés du sol, la gestion du carbone et bien d’autres encore. Les partenaires se sont déjà appuyés sur les résultats d’EMEND pour améliorer les politiques et les pratiques de gestion durable des forêts.